Face aux enjeux environnementaux, les gouvernements mettent en place des réglementations thermiques de plus en plus exigeantes pour le secteur immobilier. Décryptage de ces nouvelles normes et de leur influence sur la construction et la rénovation des logements.
Les réglementations thermiques actuelles et futures
En France, la Réglementation Thermique 2012 (RT 2012) est actuellement en vigueur. Elle impose aux constructeurs des exigences en matière d’efficacité énergétique, de consommation d’énergie primaire et d’utilisation d’énergies renouvelables dans les bâtiments neufs. La RT 2012 a permis de réduire la consommation énergétique des logements neufs de près de 50% par rapport à la précédente réglementation.
Mais le gouvernement français ne compte pas s’arrêter là : la future Régulation Environnementale 2020 (RE 2020) remplacera prochainement la RT 2012. Cette nouvelle réglementation prendra en compte non seulement les performances énergétiques des bâtiments, mais aussi leur impact environnemental global, notamment leur empreinte carbone liée à la construction et aux matériaux utilisés.
Les conséquences pour les professionnels du bâtiment
Pour se conformer aux nouvelles exigences thermiques, les professionnels du secteur immobilier doivent adapter leurs méthodes de construction et de rénovation. Les constructeurs doivent désormais privilégier des matériaux écologiques et durables, tels que le bois, la paille ou la terre crue, pour limiter l’empreinte carbone de leurs réalisations. Ils doivent également mettre en œuvre des solutions performantes pour l’isolation thermique et l’étanchéité à l’air des logements.
En outre, les bâtiments neufs devront être équipés de systèmes de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire plus efficaces, utilisant des énergies renouvelables (solaire, géothermie, biomasse…). La mise en place de ces nouvelles technologies représente un défi technique et financier pour les professionnels du secteur.
Les avantages pour les propriétaires et locataires
Si les nouvelles réglementations thermiques sont synonymes de contraintes pour les constructeurs, elles apportent également des bénéfices significatifs aux propriétaires et locataires. En effet, la réduction des consommations d’énergie se traduit par une diminution des factures énergétiques pour les occupants. Selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), un logement construit selon la RT 2012 permettrait d’économiser en moyenne 450 euros par an sur sa facture d’énergie.
Par ailleurs, les logements neufs respectant les normes thermiques offrent un meilleur confort thermique et acoustique grâce à une isolation performante. Ils permettent également de valoriser le bien immobilier en cas de revente, puisque les acquéreurs sont de plus en plus sensibles aux performances énergétiques des logements.
Le rôle du diagnostic de performance énergétique (DPE)
Afin d’informer les acheteurs et locataires sur la performance énergétique des logements, le diagnostic de performance énergétique (DPE) est obligatoire pour toute vente ou location immobilière. Il fournit une estimation de la consommation d’énergie du logement et de son impact sur les émissions de gaz à effet de serre. Le DPE attribue également une note, allant de A (très performant) à G (peu performant), permettant aux futurs occupants d’évaluer rapidement la qualité thermique du bien.
En juillet 2021, un nouveau DPE entrera en vigueur. Plus précis et fiable, il intègrera notamment les émissions de gaz à effet de serre liées à la consommation d’énergie dans son calcul. Ce nouveau DPE sera valable 10 ans et devra être réalisé par un diagnostiqueur certifié.
Rénovation énergétique : une priorité pour les logements existants
Pour réduire l’impact environnemental du parc immobilier français, le gouvernement a également mis en place des dispositifs incitatifs pour favoriser la rénovation énergétique des logements existants. Parmi eux, on retrouve notamment le dispositif MaPrimeRénov’, qui accorde des aides financières aux ménages pour réaliser des travaux d’isolation, de chauffage ou de ventilation. Le montant de l’aide varie en fonction des revenus du foyer et des économies d’énergie réalisées grâce aux travaux.
En conclusion, les nouvelles réglementations thermiques ont un impact majeur sur le secteur immobilier, tant pour les professionnels que pour les particuliers. Elles contribuent à une meilleure prise en compte des enjeux environnementaux dans la construction et la rénovation des logements, et permettent d’améliorer le confort et la qualité de vie des occupants tout en réduisant leur facture énergétique.